Articles
U RIACQUISTU

Après la seconde guerre mondiale, la langue corse est associée aux idées fascistes suite au procès des irrédentistes en 1946, condamnés pour collaboration. Pourtant énormément de Corses ainsi que des auteurs comme Simon Vinciguerra furent de grands résistants.

Notre langue est alors interdite, seul chemin possible, l'oralité ainsi que bien entendu l'usage "privé". Son exclusion en 1951 des dispositions de la loi Deixonne n’émeut personne, comme s'il on s'y attendait.

Et c'est lors des années 70, qu'un mouvement de réappropriation, de réacquisition de la culture et de la langue corse, toutes deux menacées, se développe. Voilà ce que l'on appelle le Riacquistu.
.
     Culture
L'équipe Actualité
 
Images
 
Liens

Comment ou qui est à l'initiative du riacquistu ?

On peut dire que la revue "U muntese", a été une précurseuse du riacquistu.
C'est en 1955, que parait la revue "U muntese" avec à sa tête Petru Ciavatti qui veut défendre le dialecte et les traditions corses. Mais la revue intéresse peu les jeunes corses. Le journal plaide pour l’entrée du corse à l’école et produit un dictionnaire qui fait encore aujourd’hui référence. En 1963, la revue atteint 700 abonnés mais son influence concrète demeure faible. En 1972, elle disparaît faute d’un souffle nouveau.

La montée du riacquistu, des revendications sur la langue.

C'est face au danger d’extinction de la langue corse, que les jeunes commencent enfin à se mobiliser sur fonds de revendication identitaire. Après 1968, plusieurs universités (Aix, Nice, Paris III) proposent des cours de corse. A partir de 1971, des associations se créent pour enseigner le corse dans l’île. La fédération Scola Corsa réclame la reconnaissance du corse dans la loi Deixonne ; ce sera chose faite en 1974. Des universités d’été se tiennent à Corte.

Le chant, le théâtre et la poésie dans le riacquistu.

De jeunes groupes se forment, redonnant ses lettres de noblesse au chant corse notamment au travers des polyphonies et modernisent la tradition orale. Natale Luciani, nationaliste et fondateur du groupe Canta u populu corse, pour ne citer que lui. Ce groupe symbolisait, et symbolise encore, le renouveau culturel. Suivent : I Chjami Aghjalesi, Diana di l'Alba ...

Cependant, à cette période trouble de l'histoire de la Corse, les pouvoirs publics voyaient d'un mauvais oeil ce renouveau culturel. En effet, il faut penser que la décentralisation n'était pas en Corse une idée majoritaire, loin de là, et que le pouvoir central n'était pas prêt à une telle révolution des moeurs. Ainsi, de nombreuses communes refusaient l'accès à leur territoire à ces groupes culturels(Carghjese, Bonifaziu, ...) ou lorsqu'ils se produisaient quelque part, c'était sous haute protection policière.


Un mouvement culturel d’ampleur voit le jour.

© Lamentoghju 2008-2009